Introduction
Nous avons essayé, à la manière d'André de Cock, d'établir la liste des
bureaux de poste et de préciser leur statut variable au cours du temps.
Pour la première fois, l'ordonnance du 3 mars
1922 organise le service des postes, classe les bureaux en perceptions,
sous-perceptions et bureaux auxiliaires et détaille leurs attributions
suivant leur rang. Deux autres ordonnances, celles du 8 décembre 1956
et du 24 août 1959, ont remplacé la première. Les bureaux ouverts
antérieurement à 1922 ont rang de perception ou sous-perception et
leurs attributions sont fixées au cas par cas. Fin 1959, une quatrième catégorie, les agences postales, est créée.
Les dates d'ouverture et fermeture des bureaux, de la modification de
leur dénomination, de leur transfert d'une localité à une autre ou de
leur changement de statut sont celles mentionnées dans les documents
officiels consultés : arrêté, ordonnance ou rapport annuel des Postes.
La date mentionnée est celle de l'arrêté ou de l'ordonnance lorsque la
date d'exécution n'est pas précisée. Même quand une date est
déterminée, en a-t-il été réellement ainsi sur le terrain ? Certains
arrêtés ne sont pas suivis d'effet et le bureau annoncé ne voit jamais
le jour comme Musonoie. Des bureaux sont ouverts ou fermés avant ou
sans qu'un acte ne l'officialise. Il existe même des oblitérations
correspondant à des bureaux dont on ne trouve aucune trace officielle.
Les faits et le droit ne sont pas plus concordants ici que pour les
émissions de valeurs postales.
La dénomination d'un bureau
comporte bien entendu le nom de la localité dans laquelle il est situé
et parfois une précision comme Kirundo (R. U.), Kole (Kasaï) et Kole
(Stan). Les modifications de la dénomination d'un bureau de poste ont
plusieurs origines possibles. Certaines localités ont été rebaptisées
pour des raisons politiques. Le nom indigène de la localité est
remplacé par un nom européen ou inversement. Le plus bel exemple est
Bukavu qui est devenu Costermansville pour reprendre par après son
appellation indigène. Il est curieux de constater que lorsque la
dénomination de la localité change pour des raisons politiques, on ne
remplace pas immédiatement, pour les mêmes raisons politiques, le
cachet oblitérateur. Lorsque le trafic postal d'une localité le
justifie on ouvre des bureaux supplémentaires, ce qui entraîne la
numérotation des bureaux. Ce numéro fait alors partie du nom du bureau.
Il est évident que, pour des raisons économiques, l'ancien cachet à
date continue parfois à être utilisé pendant un certain temps en
attendant l'arrivée des nouveaux cachets. Par contre, on remarque
parfois l'apparition d'un nouveau cachet avec numéro d'ordre, bien
avant l'ouverture du second bureau comme à Élisabethville ou Kolwezi.
Dans cette seconde localité il n'a pas été créé de second bureau avant
l'Indépendance. Il est probable que la création de ce dernier était
envisagée lors du remplacement du cachet du bureau principal. Il
s'agissait sans doute d'anticiper une décision imminente. La
localisation des bureaux devant suivre l'évolution économique du pays,
le transfert d'un bureau de poste d'une localité vers une autre, en
général relativement proche, s'est produit plusieurs fois. Le cachet
était transféré en même temps que le reste du matériel et utilisé dans
la localité, nouveau siège du bureau, jusqu'à ce qu'un nouveau cachet
soit disponible ce qui pouvait durer jusqu'à un ou deux ans.
Lorsqu'un bureau de poste a été rebaptisé ou transféré d'une localité à
une autre les activités de ce bureau ont été regroupées sous sa
première appellation.
On peut également constater que lors de
l'ouverture d'un bureau ce dernier ne disposait pas toujours d'un
cachet approprié. En conséquence, il empruntait un cachet à un autre
bureau ou oblitérait manuellement.
Deux bureaux de poste, Sankuru
et Stanley-Falls, installés au centre d'une région portèrent
initialement le nom de cette région. Ils prirent par la suite le nom de
la localité où ils étaient installés. Les marques de ces bureaux sont
souvent dénommées "régionales" et disparurent avec l'introduction du
cachet portant le nom de la localité correspondante. Remarquons que
deux autres bureaux régionaux, Cataractes et Itimbiri, sont cités
souvent mais il n'y en a aucune trace officielle et il semble en plus
ne pas exister de courrier avec oblitération authentique ayant voyagé.
La division administrative du Congo ayant varié au cours du temps,
celle prise en compte est celle de 1960. Remarquons que certaines
localités ayant, au fil des années, perdu de leur importance sont
introuvables sur les cartes récentes.
Dans le
cas d'une localité dont la dénomination est un nom composé, il est
parfois difficile de savoir s'il y a lieu de l'écrire avec ou sans
trait d'union. Si on se réfère à l'ordonnance de création, il y a
parfois des différences entre le texte en français, celui en
néerlandais et avec le tableau qui les accompagne. La mention sur le
cachet oblitérateur peut également être différente.
Les dates d'ouverture, de fermeture ou de changement de statut des
bureaux qui n'ont pu être vérifiées proviennent des études de A. de
Cock et de R. Keach.