A
partir du 1er juillet 1896, le dépôt des correspondances fut
autorisé
sur les bateaux qui font le service sur les voies navigables. A la fin
de 1896, l'État dispose, sur le haut du fleuve Congo, entre le
Stanleypool et Stanleyville et sur les rivières Kasaï, Sankuru,
Oubangui et Itimbiri de 20 steamers.
Le vapeur Kempenear
A
une date inconnue mais probablement à leur premier voyage postérieur au
1er juillet, l'Administration postale attribua à certains de
ces
bateaux un cachet destiné à oblitérer les correspondances confiées en
cours de voyage aux capitaines. En principe, seules les correspondances
à destination de localités non munies d’un bureau de poste devaient
être oblitérées ce qui explique la rareté des plis oblitérés sur les
bateaux. Ce cachet est rond de 23 mm de diamètre, il porte le long du
pourtour la légende BATEAU-POSTE, dans le bas N°... (1 à 20) et au
centre un bloc dateur mobile à 3 lignes.Certains cachets ne montrent
aucune trace de bloc dateur. Ces cachets ont été supprimés en 1910,
mais il semble que leur utilisation cessa fin 1902.
G.
Gudenkauf (Mailboat steamers on Congo rivers & lakes) a tenté
d'établir la correspondance entre les cachets et les bateaux. Il
constate que le n° 9 est inconnu et attribue le cachet 2 au
steamer "Ville d'Anvers", le cachet 4 au steamer "Délivrance 3 ou 4",
le cachet 8 au steamer "Florida", le cachet 10 au steamer "Hainaut", le
cachet 11 au steamer "Brabant", le cachet 13 au steamer "Kempenaer" et
le cachet 14 au steamer "Flandre". Il estime que les cachets 17 à 20
n'ont pas été attribués.
Compagnie des Chemins de fer du Congo Supérieur aux Grands Lacs
Africains (C. F. L.)
La Compagnie des Chemins de fer du Congo Supérieur
aux Grands Lacs
Africains (C. F. L.) desservait la ligne de navigation sur le
lac Tanganyika reliant Usumbura, Uvira, Albertville et Kigoma.
Elle utilisait les bateaux Duc de Brabant, Baron Dhanis,
Urundi, Tanganika et Vengeur.
La
Compagnie employait pour le service postal à bord des bateaux deux
cachets, l'un rectangulaire avec la légende "Flotille Lac
Bon Dhanis" et l'autre rond, de 26 mm de diamètre, portant
dans le haut les initiales de la compagnie. On remarquera l'orthographe
de"flottille".
Le
port de Kigoma, situé sur la rive Est du lac Tanganyika, est tête de la
ligne de chemin de fer en direction de Dodoma. Ce port est desservi par
la C.F. L. Une griffe "PAQUEBOT" est apposée dans ce port de 1928 à
1940 sur le courrier traversant le lac. Elle sert soit apposée comme
oblitération, soit à côté du timbre après oblitération au moyen du
cachet de Kigoma sur le courrier en provenance du Congo ou du
Ruanda-Urundi et qui n'a pas été oblitéré au départ. On rencontre deux
griffes différentes. L’une a une longueur de 40 mm, l’autre de 45.
Les
sociétés commerciales installées le long du fleuve ne pouvaient
prospérer que grâce au transport fluvial. Ces sociétés se dotèrent de
bateaux munis d’une boîte aux lettres. Ces bateaux, tels que les Stanley,
Ville de Bruges, Ville de Verviers, Lothaire,
se chargeaient de transporter les correspondances originaires des
petits postes intérieurs. Si ces bateaux possédaient des griffes qui
ont peut-être servis à décorer l’une ou l’autre carte ou lettre, je ne
pense pas que les capitaines étaient chargés d’oblitérer le courrier.
De
la même manière la Compagnie des Chemins de fer du Congo Supérieur aux
Grands Lacs Africains (C. F. L.) employait à bord des bateaux
naviguant sur le Haut-Luapula des cachets rectangulaires avec la
légende "Flottille Lac" et le nom du bateau. Il n’est nullement prouvé
que ces cachets servaient à oblitérer régulièrement de la
correspondance.
Un
service fluvial français remontait sur une distance de 1300 km le
cours moyen du fleuve Congo à partir de Brazzaville via Léopoldville.
Les correspondances pouvaient être déposées sur les bateaux effectuant
la traversée entre Brazzaville et Léopoldville. Durant ce court laps de
temps le courrier affranchi au moyen de timbres non oblitérés au départ
recevaient le cachet (67 x 23 mm) sur deux lignes "SERVICE FLUVIAL /
A.E.F. - CONGO BELGE". Les lettres revêtues de ce cachet qui me sont
connues émanent toutes de l'Afrique équatoriale française. Il semble
donc que ce cachet n'était apposé que sur du courrier entrant au Congo
belge et ce en 1931.
Service fluvial dans l'estuaire du fleuve Congo
Lors
de la création de l'État Indépendant du Congo plusieurs petits
steamers, notamment le Héron, le Reine des Belges, le Prince Baudouin,
reliaient Banana, Boma et Matadi et transportaient du courrier vers les
bateaux portugais qui accostaient à San Antonio do Zaïre, Loanda et
Cabinda. Par la suite on ne trouve plus trace d'un service postal dans
l'estuaire.
Durant
l’année 1910 un service postal ambulant a été créé dans le Bas-Congo à
bord du vapeur Hirondelle. Ce service prend livraison du
courrier d’Europe dès son arrivée à Banana. Il fait le dépouillement et
le tri des dépêches pendant le voyage de Banana à Matadi. On trouve, en
1911, 1912 et 1913, un cachet "AMBULANT - BANANA - MATADI" de 23 mm de
diamètre. Celui-ci a servi soit comme oblitération (pas prouvé), soit
comme
estampille.
Rudy Vertommen
dans le Philatéliste belge (n° 35 octobre 2020 p. 130–150) décrit les
pièces
connues revêtues du cachet Ambulant-Banana-Matadi. Il conclut : Bien
que nous ayons décrit 9 timbres (dont 7
du Congo belge) avec le cachet ambulant, nous n’avons encore trouvé
aucun envoi
postal dont l’affranchissement a été oblitéré au moyen de ce cachet (23
lettres ou cartes sont décrites, une carte avec un timbre du Congo).
Tant
qu’on ne trouve pas trace de telles pièces, nous
pouvons supposer qu’il s’agit d’oblitérations anecdotiques pour
faire plaisir aux collectionneurs.
S’agissait-il d’une marque de
passage ?