Il semble impossible de faire une description
exhaustive des cachets et
marques postales utilisés au Congo car ils sont très nombreux et ne se
rencontrent pas couramment. Le courrier ayant effectivement voyagé à la
fin du XIXe siècle est peu abondant et n'a pas toujours été
conservé.
Oblitérations de fortune
Les
timbres, mis en service le 1er janvier 1886, étaient employés sur toute
l'étendue du territoire, mais seuls les bureaux de Banana, Boma et Vivi
ouverts à cette date possédaient un cachet rond du type belge et une
griffe postale. De nombreuses correspondances régulièrement
affranchies, originaires des stations de l'intérieur, furent oblitérées
grâce à des moyens de fortune : annulation à la plume ou cachets
administratifs.
Cachets territoriaux
Les
chefs de station, de poste, de district et de zone disposaient d'un
cachet spécial qu'ils apposèrent en l'absence d'un bureau postal, comme
estampille ou oblitération, sur les plis partant de leur territoire,
peut-être également sur les plis y passant ou y arrivant.
Le type le plus répandu est le grand cachet à cercle
double avec
drapeau étoilé au centre.
Il est
difficile de fixer la date de disparition des cachets territoriaux car
ils ont été vus sur timbres de l'émission de 1921.
Cachets
oblitérateurs des bureaux de poste
Oblitération
manuelle
Les premiers cachets étaient en caoutchouc. Ils ont été progressivement
remplacés par des cachets métalliques. Il
existe une grande variété de cachets car l'Administration n'est pas
trop regardante quant à leur utilisation et à la rigueur des
inscriptions, le but recherché étant atteint : oblitérer les timbres.
Les cachets les plus courants peuvent se répartir en cinq catégories.
Petit
cachet
En
1886, on s'est contenté d'adopter le type des cachets oblitérateurs en
usage en Belgique. Ce type est utilisé jusqu'en 1920, année à partir de
laquelle il est progressivement remplacé pour disparaître vers 1930. Il
s'agit d'un simple cercle de 23 mm de diamètre. Il contient en haut le
nom du bureau, et dans le bas le millésime et au centre, en lisant de
haut en bas, l'heure, le jour et le mois ou le jour, le mois et
l'heure. Les deux derniers chiffres du millésime ainsi que les
inscriptions centrales sont amovibles. Comme les deux premiers chiffres
du millésime ne le sont pas, les cachets durent être remplacés au début
du 20e siècle. En 1897 les postes belges décidèrent de remplacer le
système horaire des deux fois 12 heures - l'heure était suivie par M(atin)
ou S(oir)
- par celui en 24 heures. Si les postes congolaises semblent ne pas
avoir pris de décision similaire, ce système se répandit au Congo pour
être pratiquement adopté par tous les bureaux vers 1910 (type 1).
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1-DMTY
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1-DMtY
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Grand cachet avec étoile(s)
C'est
en 1921 qu'apparurent les grands cachets avec étoile(s). Ils consistent
en un cercle de 28 à 30 mm de diamètre portant le nom du bureau le long
de la partie supérieure du pourtour, dans le bas une (type 5C), deux
(type 5D) ou trois (type 5E) étoiles et au centre une partie amovible
comportant le jour, le mois généralement en chiffres romains, le
millésime et l'heure, le tout sur une ligne. Ces cachets furent
remplacés progressivement vers la fin des années 20, certains restèrent
en usage jusqu'en 1933.
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type 5C
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type 5C
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type 5D
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type 5E
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Grand cachet avec "POSTES"
Ces
cachets apparurent dès 1924 et disparurent entre 1938 et 1947. Tous les
bureaux ouverts entre 1927 et 1936 en furent dotés. Ce cachet est
similaire au précédent où les étoiles sont remplacées par le mot POSTES
encadré (type 7A) ou non (type 7C) par deux petites étoiles. Le mois
est exprimé en chiffres arabes.
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type 7A
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type 7C
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Grand cachet avec cor de poste
Ces
cachets apparurent en 1936. Ils sont similaires aux précédents où le
mot
"POSTES" est remplacé, pour satisfaire au bilinguisme, par un cor de
poste encadré par deux étoiles.(type 8)
A
partir de 1947, il parut nécessaire de pouvoir déterminer quel cachet
avait été utilisé, ils reçurent une lettre distinctive placée soit
derrière le nom du bureau ou de manière plus centrale.(types 10 et 11)
Cachet
bilingue
Pour
des raisons politiques, le nom des localités à consonance francophone
devint bilingue en 1953. Le nom du bureau en néerlandais a été ajouté
au bas du cachet. Le cor de poste est maintenu en plus petit ou
supprimé (type 12). En 1958, le nom en néerlandais suit celui en
français dans la partie supérieure du cachet (type 13). Certains
cachets sont conçus de telle manière que la dernière syllabe du nom de
la localité soit bilingue (type 15). Finalement, en 1957, on incorpore
de
la propagande touristique (type 16).
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type 12
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type 13
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type 14A
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type 14B
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type 15
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type 16
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Cachets
particuliers
On mentionnera également trois cachets particuliers
:
-
les griffes ou cachets linéaires, portant uniquement le nom du bureau,
qui ne sont pas destinés à oblitérer mais, par exemple, à estampiller
les envois recommandés. Ces griffes se rencontrent sur un certain
nombre
de timbres détachés mais sont très rares sur du courrier. Ils ont
peut-être servi sur des correspondances arrivant non oblitérées ou
comme oblitération accidentelle. (type 2)
- un cachet semi-circulaire sans
circonférence utilisé pendant quelques années (1916-30) par cinq
bureaux du Congo (Bolobo, Gombe, Lukolela, Rutshuru, Uvira) et quatre
du Ruanda-Urundi (Karema, Kigali, Kitega, Usumbura). Ce cachet comporte
dans le haut le nom du bureau incurvé en arc de cercle et sur quatre
lignes horizontales : le jour, le mois en lettres (en français pour les
bureaux du Congo et en anglais pour ceux de Ruanda-Urundi), l'heure
indiquée par deux nombres et le millésime. (type 4) Ces cachets seront
utilisés au Ruanda-Urundi jusqu'en 1921 lorsque ces territoires
passeront sous mandat belge.
Un cachet similaire Tumba a été utilisé par la station ferroviaire de
cette localité
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type 4
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- Un cachet avec deux cercles
concentriques avec le nom de la localité au-dessus et CONGO BELGE
en-dessous. Ce cachet n'est connu que pour Masi-Manimba et Mongbwalu.
L'heure n'apparait pas mais bien une lettre dans la date. La
signification de cette lettre est inconnue. Ces cachets sont connus à
dater de 1941, soit pendant la seconde guerre mondiale, et ressemblent
à un cachet britannique utilisé par les postes militaires. Seraient-ils
d'origine britannique, car à cette époque il était difficile de se
procurer du matériel ? (type 6B)
Oblitération
mécanique
Les
oblitérateurs mécaniques sont introduits dans les bureaux importants à
la fin de l'année 1952. Il y en a vingt et un en 1960. L'oblitération
est composée d'un cachet à petit cercle de 21 ou 23½ mm et de
lignes ondulées horizontales d'un côté ou de part et d'autre du cercle.
Ces dernières sont parfois remplacées par un slogan.
Il existe deux types assez semblables :
21 mm de diamètre – mois en caractère romains - rien dans le bas ou
dénomination flamande du bureau.
23,5 mm de diamètre - mois en
caractères arabes – cor de poste dans le bas ou dénomination flamande
du bureau – sur le côté une étoile ou le numéro du bureau.
Oblitérations
philatéliques
Des cachets oblitérateurs temporaires sont utilisés lors de diverses
manifestations. Notamment lors :
- de la première
exposition philatélique de Léopoldville (juillet 1937)
- de l'émission de la
série consacrée aux Parcs nationaux (15 mars 1938)
- du Congrès
international du Tourisme à Costermansville (octobre 1938)
- de l'exposition philatélique d'Élisabethville à l'occasion du Xème
anniversaire du cercle philatélique du Katanga (16 juillet 1949)
- du cinquantenaire du
Comité Spécial du Katanga à Élisabethville (août 1950)
- de la Foire
commerciale et industrielle à Léopoldville (août 1951)
- du Festival du Kivu
à Costermansville (2 au 10 janvier 1953)
- du vol commémoratif (Léopoldville - Kano - Lisbonne - Bruxelles), le
4
mars 1955, lors du 20e anniversaire de la première liaison régulière
Congo - Belgique par la Sabena. Le cachet rappelle les vols effectués
par Edmond Thieffry en 1925 et Prosper
Coquyt en 1935.
- du Ve Congrès International du Tourisme Africain
(Élisabethville - 26
juillet 1955). Remarquons que le timbre émis à cette occasion porte la
mention "international de Tourisme" et en néerlandais "congres
voor afrikaans toerisme" et l'oblitérateur "international du tourisme" et " congres
van het toerisme".
- de la Foire
commerciale de Stanleyville (30.07 au 07.08.1955)
- de l'Exposition universelle de Bruxelles en 1958 (Palais du Congo
belge et du Ruanda-Urundi) - Il est probable que cette oblitération n'a
pas servi sur du courrier ayant voyagé.
- de la restauration
du site de Vivi (Matadi - Vivi - Stanley - 23.12.1958)
- de l'émission d'une nouvelle série de timbres. (Ce
cachet fut encore utilisé avec la mention Congo belge au moins lors des
trois premières émissions du Congo indépendant !)
Bureaux
télégraphiques et postes de télégraphie sans fil
Les premiers bureaux
télégraphiques
ont employé, jusque fin 1910, des cachets spéciaux à contour octogonal
pour l'oblitération des timbres affranchissant les correspondances
télégraphiques. Ces cachets octogonaux ont servi parfois au service
postal. Ils sont très rares sur plis transportés par la poste. Ils
étaient utilisés pour oblitérer la correspondance remise dans des
bureaux télégraphiques dans les localités dépourvues de bureau de
poste. Ils servaient parfois comme marque d'origine ou de destination,
les timbres étant oblitérés dans le premier bureau postal rencontré.
Les
premiers postes de TSF furent mis en service en 1911. Comme les bureaux
télégraphiques, les postes de TSF suppléèrent en certains endroits au
manque de bureaux postaux. Ils apposaient leur propre marque en guise
d'oblitération. On trouve des timbres oblitérés par des bureaux de TSF
mais il s'agit dans la plupart des cas d'oblitérations de complaisance.
Seul le poste de TSF de Bunia-Kilo, distant de plus de 50 kilomètres
des bureaux de poste voisins, semble avoir acheminé du courrier de
manière régulière du 22 août 1922 au 20 janvier 1927.
Par
la suite les bureaux télégraphiques ont utilisé des cachets ronds sur
lesquels apparaît une mention telle que : "TELEGR.", "SERVICEDE LA
T. S. F.", "Service de la Télégraphie sans fil", "T. S. F."
ou
encore "T. T.". Il en existe une multitude de différents. Banana TSF
est le seul bureau de TSF à avoir utilisé un cachet octogonal.
Les
cachets des bureaux télégraphiques ont servi à oblitérer le courrier
lorsque, vu l'accroissement du trafic postal, le nombre de cachets à
date destinés au courrier était insuffisant. Ce fut le cas à
Likasi (1925-27), Goma (1945-46), Thysville (1925-28), Kolwezi
(1949-52), Uvira (1947-50), Bukama (1929), Kibombo (1946-48), Mweka
(1949-50), Luena (1952) et Lukula (1947-50).
Gares
et stations de chemin de fer
On
peut assimiler aux oblitérations des bureaux de poste les marques des
gares parfois apposées sur du courrier qui y était déposé et portant
les mots "STATION DE..." ou "GARE DE...".
La majorité des oblitérations
"chemin de fer" furent apposées par complaisance.
Controle des postes de Boma
Ces cachets se rencontrent habituellement sur des timbres de faciale
élevée. L'utilisation précise de ces oblitérations est iconnue. Elle
n'ont pas été rencontrées sur du courrier.
Oblitérations étrangères
Les oblitérations étrangères se rencontrent sur :
a. les timbres non oblitérés au départ qui sont oblitérés au passage,
souvent lors d'une escale, au terminus d'une ligne de navigation ou par
le bureau destinataire ;
b. la carte réponse des cartes avec réponse payée ayant été expédiée du
Congo vers un pays étranger et qui a été oblitérée au moyen d'un
cachet de ce pays ;
Carte réponse 12 en provenance
d'Anvers (11.11.1898) vers l'Equateur,
passée par Boma (12.12) et Léopoldville (15.12)